Faut-il allumer le chauffage dans les pièces que l'on n'utilise pas ou peu à la maison ? Les experts tranchent
C'est un dilemme qui revient chaque hiver dès que les températures chutent.
Alors que vous surveillez vos factures d'énergie du coin de l'œil, votre regard se pose sur cette chambre d'amis vide ou ce cagibi que vous n'ouvrez jamais.
La logique semble implacable : si personne n'y est, pourquoi payer pour chauffer ?
La tentation de couper totalement le radiateur pour faire des économies immédiates est immense.
Mais est-ce vraiment une opération gagnante pour votre portefeuille, ou risquez-vous de créer des déséquilibres thermiques qui coûteront plus cher à long terme ?
Avant de toucher au thermostat, découvrez s'il faut vraiment chauffer les pièces que l'on utilise pas (ou peu) chez soi :

🛑 L’erreur n°1 : Penser que "Éteint = Économies"

On a tous ce réflexe logique : si je n'y suis pas, je ne chauffe pas. Pourtant, en thermique du bâtiment, ce raisonnement est souvent contre-productif. Pourquoi ? Parce que votre logement fonctionne comme un tout, une "enveloppe" globale.
Le phénomène des vases communicants
Imaginez votre maison comme un système interconnecté. Si vous avez une pièce glaciale (disons à 10°C) collée à votre salon chauffé à 19°C, les lois de la physique entrent en jeu. La chaleur du salon va naturellement fuir vers la zone froide pour tenter d'équilibrer la température.
Résultat :
- Les radiateurs de votre salon vont devoir surconsommer pour compenser cette perte constante.
- Vous aurez une sensation de "parois froides" désagréable, vous poussant à augmenter encore le thermostat.
- Au final, vous ne faites pas d'économies réelles, car vous chauffez indirectement la pièce froide via les cloisons, mais avec un rendement médiocre.
👉 Couper le chauffage dans une pièce centrale, c'est un peu comme laisser une fenêtre entrouverte en plein hiver. L'air froid finit toujours par gagner du terrain.
💧 Le danger invisible : Humidité et Moisissures

Au-delà de la facture d'électricité ou de gaz, il y a un risque bien plus coûteux pour la santé de votre logement : l'humidité. C'est souvent l'argument massue des experts comme ceux de l'Ademe ou des fabricants comme Thermor.
Le point de rosée expliqué simplement
L'air chaud peut contenir beaucoup d'humidité sous forme de vapeur. Mais dès que cet air touche une surface froide (comme les murs d'une chambre d'amis non chauffée), il ne peut plus "porter" cette eau. La vapeur se transforme alors en gouttelettes : c'est la condensation.
Si vous coupez totalement le chauffage :
- Les murs refroidissent drastiquement.
- L'humidité ambiante de la maison condense sur ces murs.
- À terme, des taches de moisissures apparaissent, les papiers peints se décollent et l'air devient malsain.
👉 Maintenir une température minimale permet de garder les murs "tièdes" et d'éviter que l'eau ne ruisselle dessus. C'est une assurance-vie pour vos peintures et vos poumons.
🌡️ Le juste milieu : Quelle température pour quelle pièce ?

Alors, on ne coupe pas, mais on ne gaspille pas non plus. L'objectif est de trouver le point d'équilibre. Il ne s'agit pas de chauffer le couloir comme le salon, mais de maintenir une température dite "de consigne réduite".
Voici comment gérer les températures pièce par pièce pour trouver le juste milieu :
- Dans vos pièces de vie principales, comme le salon ou la cuisine, l'objectif est le confort immédiat. Visez 19°C. C'est la température de référence pour se sentir bien sans faire exploser la consommation.
- Pour les chambres occupées, il est inutile de chauffer autant. Une température située entre 16°C et 17°C est idéale. Un air légèrement plus frais favorise un sommeil de meilleure qualité et évite d'assécher les voies respiratoires durant la nuit.
- Concernant ces fameuses pièces inoccupées (chambre d'amis, buanderie, entrée), c'est là qu'il faut être vigilant. Maintenez une température de consigne entre 14°C et 16°C. C'est le seuil de sécurité : assez bas pour économiser, mais assez haut pour empêcher l'humidité de s'installer et éviter que le froid ne traverse les cloisons vers vos pièces chauffées.
🛠️ Les bons réflexes pour gérer ces zones froides

Savoir qu'il faut chauffer un peu, c'est bien. Savoir comment le faire sans y penser, c'est mieux. Voici comment optimiser la gestion de ces espaces "tampons".
La porte fermée : le geste sacré
C'est tout bête, mais c'est crucial. Si vous chauffez peu une pièce (le cagibi, les toilettes, l'entrée), fermez systématiquement la porte. Cela crée un sas thermique. Si vous laissez la porte ouverte, tout l'effort de régulation est perdu car l'air chaud du salon va s'y engouffrer.
La technologie à la rescousse
Comme le suggère Agapresse, l'époque où l'on tournait la molette du radiateur au hasard est révolue.
- Vannes thermostatiques : sur des radiateurs à eau, elles permettent de régler chaque radiateur individuellement. Mettez-la sur la position 2 (environ 15-16°C) dans les pièces vides.
- Thermostats connectés : C'est l'arme absolue. Vous pouvez programmer des scénarios. Par exemple : "Maintiens la chambre d'amis à 15°C tout le temps, mais monte à 19°C le vendredi après-midi si des invités arrivent."
Ne négligez pas l'aération
Paradoxalement, il faut continuer d'aérer ces pièces inoccupées. 5 à 10 minutes par jour suffisent pour évacuer l'humidité résiduelle sans refroidir les murs en profondeur. Un air sec chauffe plus vite qu'un air humide !
La règle des 3 degrés
Essayez de ne jamais avoir plus de 3 à 4 degrés d'écart entre deux pièces adjacentes. Si votre salon est à 20°C, ne descendez pas la chambre voisine en dessous de 16°C, sinon le transfert de chaleur sera trop important.
✈️ Nuits et Vacances : Le mode d'emploi

Que faire quand on dort ou quand on part au ski ? Là encore, la nuance est importante.
La nuit : on baisse, on ne coupe pas
L'Ademe recommande de passer à 16-17°C la nuit. Couper totalement ferait chuter la température trop bas, obligeant votre chaudière à "cravacher" au petit matin pour remonter la pente. Cette sur-sollicitation matinale consomme souvent plus que le maintien d'une température douce toute la nuit.
Les vacances : Vive le "Hors Gel"
Si vous partez plus de deux ou trois jours, inutile de maintenir 14°C. Passez en mode "Hors Gel" (souvent symbolisé par un flocon de neige sur les radiateurs). Ce mode maintient l'eau des circuits autour de 7°C pour éviter que les tuyaux n'éclatent s'il gèle dehors, mais il ne chauffe pas l'air pour votre confort. C'est le seul moment où le chauffage est virtuellement à l'arrêt, tout en restant en veille de sécurité.
💡 En résumé : Adoptez la "Chauffe Intelligente"
Pour conclure, la chasse au gaspillage ne doit pas se transformer en chasse à la chaleur. Garder une pièce inoccupée entre 14°C et 16°C est le meilleur compromis technique et économique.
Cela protège votre bâti de la moisissure, garantit un confort global dans la maison et évite à votre système de chauffage de s'épuiser à compenser les zones froides. Alors, pour cet hiver, laissez une petite chance à vos radiateurs, même dans la chambre d'amis
À votre tour...
Et vous, chauffez-vous les pièces peu ounpas utilisées chez vous ? Dites-nous en commentaire quelles sont vos habitudes. On a hâte de vous lire !
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