"Je passe pour un radin ou un méchant" : pourquoi nos amis nous coûtent de plus en plus cher

Par , le 27 Octobre 2025

"Je passe pour un radin ou un méchant" : pourquoi nos amis nous coûtent de plus en plus cher

Entre week-ends d’EVJF, restos entre potes et cagnottes à répétition, l’amitié devient un luxe. Et on finit par s’isoler, faute de moyens…

Eh oui… il fut un temps où l’amitié se cultivait autour d’un café chez l’un, ou d’un pique-nique au parc.

Aujourd’hui ? Ce sont les escapades à Marseille, les brunchs à 35€, les hammams "détente entre copines" à 30€, et les cadeaux groupés qui s’enchaînent.

Résultat : même les plus sociables d’entre nous finissent par dire non. Non pas par manque d’envie, mais parce que ça fait très, très mal au porte-monnaie.

Bienvenue dans l’ère de la friendflation, ce phénomène bien réel qui commence à peser lourd sur nos liens sociaux.

Une jeune femme au restaurant qui regarde son portefeuille vide et sans argent.

La "friendflation", c’est quoi au juste ?

Main compte plusieurs billets d’euros sur une table en bois.

C’est simple : entretenir ses amitiés coûte plus cher qu’avant. Et ce n’est pas qu’une impression.

Le terme friendflation est un mot-valise venu du monde anglo-saxon, contraction de friend (ami) et inflation. Pour la petite histoire, il a été popularisé par le Financial Times pour désigner l’augmentation du coût de la vie sociale entre amis.

Et en France, on le ressent aussi. D’après un sondage Elabe, 82% des Français déclarent "se serrer la ceinture". Et 3 sur 4 estiment ne pas ressentir de ralentissement de l’inflation. Ambiance.

Une étude le confirme : l’amitié coûte cher, surtout aux jeunes

Deux poings se touchent en signe d’amitié ou de soutien.

Une étude du site d’éducation financière BadCredit.org montre à quel point ce phénomène pèse dans le quotidien.

👉 En moyenne, la génération Z américaine dépense 370€ par mois pour ses amitiés. Et les milléniaux montent même à 412€.

Plus de la moitié des personnes interrogées pensent qu’entretenir des amitiés à l’âge adulte est devenu trop cher. Et 37% avouent s’éloigner de leurs proches, juste à cause du coût de la vie – un chiffre qui grimpe à 44% chez les plus jeunes.

Aucune étude similaire n’existe en France, mais soyons honnêtes : la friendflation n’a pas de frontières.

Inutile d’attendre des données locales pour en ressentir les effets : sorties qu’on décline, restos qu’on évite, week-ends qu’on repousse… Tous les signaux sont là. La friendflation s’est bel et bien installée chez nous.

Elle frappe aussi bien les urbains habitués à des prix élevés que ceux qui composent déjà avec un budget serré. Et chacun développe ses propres stratégies pour maintenir ses liens, sans se mettre dans le rouge.

Les enterrements de vie de jeune fille ou de garçon : des week-ends à 600€ ?

Femmes en peignoirs trinquent avec des coupes de champagne.

Autrefois, un enterrement de vie de jeune fille (EVJF) ou un enterrement de vie de garçon (EVG) tenait sur une après-midi et quelques verres en ville.

Aujourd’hui ? On parle de week-ends à l’étranger, avec programme secret, tenues assorties, logement Airbnb de rêve… et bien évidemment de facture salée. 600 à 800€, transport non compris. Tout ça pour "marquer le coup".

Résultat : beaucoup déclinent l’invitation, la boule au ventre. On culpabilise, on a peur de froisser, mais tout le monde ne peut pas poser un congé et lâcher la moitié de son salaire pour deux jours de fiesta costumée et cocktails hors de prix.

Cagnottes en ligne : petites sommes, mais gros impact sur le budget

Main tapant sur le clavier d’un ordinateur portable lumineux.

Autre fléau discret, mais bien réel : les cagnottes en ligne. Leetchi, Cotizup, Lydia… Ces plateformes ont révolutionné la façon de faire des cadeaux groupés – et plombé au passage nos comptes en banque.

Un anniversaire, un pot de départ, une naissance, un mariage, une crémaillère… et hop, le lien arrive sur le groupe WhatsApp. À peine le temps de souffler qu’il faut déjà "participer".

Dire non ? C’est risquer de passer pour la personne pingre, ou le rabat-joie du groupe. Alors on clique, on donne : 10€, 15€, 20€. Une somme "raisonnable"… sur le moment.

Mais en fin d’année, ce sont parfois plusieurs centaines d’euros qui sont partis dans des cadeaux qu’on n’a pas choisis, pour des gens qu’on connaît à peine.

Quand l’amitié devient une dépense obligatoire

Serveuse souriante prend la commande d’un groupe au restaurant.

Derrière chaque sortie acceptée à contrecœur, il y a une pression difficile à nommer. Elle peut venir du groupe, des codes sociaux… ou simplement de soi-même.

Personne n’a envie d’être perçu·e comme celle ou celui qui complique tout, ou qui ne suit jamais.

Peu à peu, la participation devient un réflexe : dire oui, contribuer, payer, même quand le budget ne le permet plus vraiment. Pas pour l’activité en elle-même, mais pour ne pas se sentir à l’écart.

À force de multiplier ces compromis, certains préfèrent se mettre en retrait plutôt que de subir encore une dépense de trop. Ce n’est pas un désintérêt pour l’amitié, mais une forme d’usure.

Quand chaque moment partagé semble avoir un prix, le lien social finit par ressembler à une charge. Et la spontanéité, elle, disparaît.

Quand Instagram fait grimper la note

Doigt appuie sur un cœur rouge sur une application de rencontre.

Impossible d’y échapper : les réseaux sociaux regorgent de stories de week-ends entre amis, de rooftops entre collègues, de dîners parfaits entre "proches".

Une mise en scène bien huilée, où tout paraît accessible,… et qui donne l’impression que tout le monde peut suivre les dépenses, sans jamais compter.

Mais à force de voir ces instants idéalisés défiler, la comparaison s’installe. Même inconsciemment. Et avec elle, une forme de pression : celle de devoir entretenir une vie sociale à la hauteur de ce que les autres exposent.

Pas étonnant que certains finissent par douter. Non pas de leurs liens, mais de leur capacité à suivre le rythme imposé…

Dans ce théâtre du bonheur permanent, le coût réel de la vie sociale devient une source de malaise plus qu’un moteur de lien.

Et si on revenait à l’essentiel ?

Personne découpe un poulet rôti lors d’un repas convivial.

Voir ses amis ne devrait pas être un luxe. De plus en plus de personnes cherchent à préserver leurs liens… sans exploser leur budget.

Quelques réflexes qui changent la donne :

  • Remplacer le resto chic par un plat maison partagé
  • Refuser une cagnotte sans culpabiliser
  • Dire "non merci" à un EVJF hors budget
  • Et surtout, garder en tête que les meilleurs souvenirs ne s’achètent pas

Mieux vaut des amis compréhensifs qu’un compte à découvert

Trois amies souriantes s’enlacent en extérieur au coucher du soleil.

L’amitié, la vraie, n’a pas vocation à plomber un budget ni à créer du stress.

Les bons amis ne jugent pas un refus, ne confondent pas générosité et dépenses. Ils comprennent.

Ce qui compte, ce n’est pas le lieu, ni le montant dépensé, mais la qualité du lien. Le confort d’être ensemble, sans pression ni mise en scène.

Et c’est peut-être ça, le seul luxe qui vaille encore le coup…

À retenir :

  • L’amitié coûte de plus en plus cher, et ce phénomène a désormais un nom : la "friendflation".
  • Les jeunes générations sont particulièrement exposées, entre sorties coûteuses, week-ends à rallonge et pression sociale permanente.
  • Les EVJF/EVG et les cagnottes en ligne concentrent une bonne part des dépenses "imposées".
  • Dire non, proposer des alternatives, oser la simplicité : autant de façons de préserver ses amitiés… sans sacrifier son budget.
  • Les vrais liens ne se mesurent pas à la dépense. Ce sont ceux qu’on entretient avec sincérité, pas avec une carte bleue.

À votre tour...

Et vous ? Vous avez ressenti la friendflation dans votre entourage ? Vous avez trouvé des astuces pour rester proche sans vous ruiner ? Partagez vos idées ou votre expérience en commentaire. On a hâte de vous lire !

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