Pourquoi je pète autant ? Ce docteur révèle la réalité sur vos pets et donne le conseil n°1 pour les limiter

Péter, tout le monde le fait.

Mais quand ça devient fréquent, bruyant ou gênant, on commence à se poser des questions.

Est-ce normal ? Est-ce que ça cache un problème digestif ? Faut-il s’en inquiéter ou simplement adapter ses habitudes ?

Ce que la plupart des gens ignorent, c’est que ces gaz intestinaux peuvent en dire long sur l’état du système digestif. Et parfois, alerter sur un vrai déséquilibre.

Décryptage d’un sujet aussi courant que méconnu… avec les conseils d’un gastro-entérologue :

Pourquoi pète-t-on ? Une réaction normale… jusqu’à un certain point

Les flatulences sont le résultat direct de la digestion. Lorsque les aliments sont décomposés dans l’intestin, ils produisent naturellement des gaz. C’est le travail des bactéries intestinales qui fermentent certains sucres, notamment les fibres, le fructose ou le lactose.

Résultat : même un système digestif en pleine forme émet entre 8 et 25 flatulences par jour. Et c’est parfaitement normal.

Mais chez certaines personnes, ce phénomène devient plus marqué, plus fréquent … ou plus odorant. Et là, il y a peut-être un déséquilibre à corriger.

Les causes les plus fréquentes de flatulences excessives

1. L’alimentation, première suspecte

Légumes riches en fibres (choux, lentilles, brocolis), céréales complètes, produits laitiers, aliments riches en fructose… Tous ces aliments ont un point commun : ils fermentent facilement dans l’intestin.

Quand ils sont consommés en trop grande quantité, ou mal tolérés, ils provoquent une surproduction de gaz.

2. Une digestion trop rapide… ou trop lente

Manger vite, mal mastiquer, boire en parlant, utiliser une paille ou mâcher du chewing-gum : toutes ces habitudes favorisent l’ingestion d’air (ou aérophagie, dans le jargon médical). Résultat : l’estomac se remplit d’air inutile, qui finit… par ressortir.

À l’inverse, un transit paresseux retient les gaz plus longtemps dans l’intestin, ce qui aggrave les ballonnements.

3. Un déséquilibre de la flore intestinale

Lorsque le microbiote intestinal est perturbé (après une prise d’antibiotiques, un épisode de stress, ou une alimentation déséquilibrée), les bactéries naturelles prolifèrent et accentuent la fermentation. Résultat : plus de gaz, et parfois plus d’odeur.

4. Intolérances et troubles digestifs chroniques

L’intolérance au lactose, la maladie cœliaque (intolérance au gluten), le syndrome de l’intestin irritable ou une inflammation chronique peuvent tous provoquer des flatulences importantes, accompagnées de douleurs, de diarrhées ou de constipation. Dans ces cas, les gaz ne sont qu’un symptôme parmi d’autres.

Quand faut-il s’inquiéter ? Les signaux à ne pas ignorer

Péter souvent n’est pas un problème en soi. Mais certains signes doivent pousser à consulter :

• un changement soudain de fréquence ou d’odeur,
• des douleurs abdominales persistantes,
• un ventre gonflé en permanence,
• du sang dans les selles,
• une perte de poids inexpliquée,
• un transit complètement déréglé.

Ces symptômes peuvent révéler un trouble digestif sous-jacent qui mérite un bilan médical.

Ce que conseille le Dr Paul Méjean, gastro-entérologue

"Les flatulences excessives sont très souvent liées à des comportements alimentaires modifiables", explique le Dr Paul Méjean, gastro-entérologue au CHU de Lyon. "Dans la majorité des cas, de simples ajustements suffisent à améliorer le confort digestif."

Voici ses recommandations pour naturellement réduire les flatulences au quotidien :

1. Tenir un journal alimentaire

Noter ce que l’on mange, mais aussi les symptômes qui suivent – ballonnements, gaz, douleurs – permet d’identifier les aliments mal tolérés.

"Ce suivi aide à repérer les habitudes alimentaires et à adapter son régime sans recourir à des exclusions inutiles", précise le Dr Méjean.

2. Mastiquer suffisamment

Une mastication insuffisante perturbe la digestion et augmente l’ingestion d’air.

"Une alimentation prise trop rapidement favorise l’aérophagie, ce qui majore la production de gaz dans l’estomac et les intestins", explique le spécialiste.

Il recommande de prendre le temps de mastiquer chaque bouchée, de poser les couverts entre deux prises, et d’éviter de parler en mangeant. Ces gestes simples réduisent l’entrée d’air et facilitent le travail digestif dès l’estomac.

3. Réduire les sources d’aérophagie

Boissons gazeuses, chewing-gum, utilisation de pailles ou conversations pendant les repas sont autant de facteurs qui favorisent l’entrée d’air dans le système digestif.

"Limiter ces comportements permet de diminuer significativement l’accumulation de gaz", note le Dr Méjean.

4. Fractionner les repas

Plutôt que trois repas lourds et copieux, mieux vaut répartir son alimentation sur la journée en plusieurs portions plus légères.

"Le fractionnement facilite le travail digestif et limite les fermentations excessives dans le côlon", indique le gastro-entérologue.

5. S’hydrater en dehors des repas

Boire de l’eau régulièrement est essentiel, mais pas en grande quantité pendant les repas.

"Une hydratation continue dans la journée améliore le transit sans altérer la digestion gastrique", souligne le Dr Méjean.

Il conseille de boire par petites gorgées, dès le matin, puis tout au long de la journée – entre les repas plutôt qu’au moment de manger, pour éviter de diluer les sucs digestifs. L'idéal : répartir 1,5 à 2 litres d’eau sur la journée, sans attendre d’avoir soif.

À retenir

• Émettre entre 8 et 25 flatulences par jour est normal, mais au-delà, cela peut traduire un déséquilibre digestif à surveiller.
• Les principales causes sont alimentaires, mais l’aérophagie, certaines intolérances ou un microbiote perturbé peuvent également amplifier le phénomène.
• Tenir un journal alimentaire, mastiquer lentement, adapter son hydratation et fractionner les repas sont des gestes simples qui permettent souvent de réduire efficacement les gaz.

À votre tour...

Et vous ? Qu’est-ce qui vous a aidé à réduire vos flatulences ? Un aliment à éviter, une nouvelle habitude, un conseil qui a fait la différence ? Partagez votre expérience en commentaire. On a hâte de vous lire !

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