Nourrir les pigeons, un délit méconnu qui peut coûter 60 000 € : que faire si votre voisin ne respecte pas la loi ?

Avis à ceux qui ne savaient pas : donner à manger aux pigeons en ville est devenu une infraction sanctionnée par la loi française.

Eh oui : ce geste qui semblait autrefois innocent expose désormais à une amende salée allant jusqu'à 60 000 €.

Entre risques sanitaires, dégradations urbaines et réglementation stricte, cette pratique fait l'objet d'une interdiction formelle.

👉 Si votre voisin continue de nourrir ces volatiles malgré les nuisances, voici comment réagir pour faire respecter la loi sans envenimer les relations de voisinage.

Pourquoi la loi interdit-elle de nourrir les pigeons ?

Un danger réel pour la santé publique

Les pigeons véhiculent toute une série de maladies transmissibles à l'homme et aux animaux domestiques. Entre autres :

• La psittacose, infection bactérienne qui provoque des troubles respiratoires graves, figure parmi les menaces les plus sérieuses.
• La salmonellose, elle, entraîne des problèmes digestifs importants après un simple contact avec des surfaces souillées par les fientes.

Ces déjections constituent d'ailleurs un véritable réservoir de pathogènes. Riches en bactéries et parasites, elles abritent également des champignons dangereux comme ceux responsables de l'histoplasmose, une infection pulmonaire parfois sévère. Les personnes fragiles, les enfants et les personnes âgées s'exposent particulièrement à ces risques.

Des dégâts matériels considérables

La prolifération des pigeons dans les zones urbaines cause des ravages sur les bâtiments et les infrastructures. La raison ? Leurs fientes, très acides, rongent progressivement les façades, détériorent les statues et attaquent les monuments historiques.

👉 Résultat ? Chaque année, les communes dépensent des sommes astronomiques pour restaurer ces dégâts.

Au-delà de l'aspect financier, la concentration excessive de ces oiseaux génère de mauvaises odeurs, surtout là où leurs déjections s'accumulent. Cette situation favorise en prime le développement de microorganismes nuisibles et attire d'autres parasites, aggravant encore les problèmes d'hygiène publique.

Un cadre juridique sans équivoque

Le Code rural et de la pêche maritime établit clairement l'interdiction de nourrir les pigeons, particulièrement lorsque cette pratique engendre des problèmes d'insalubrité. Cette disposition vise à prévenir la transmission de maladies entre la faune sauvage et les populations humaines.

Les règlements sanitaires départementaux précisent les sanctions applicables :

👉 L'amende maximale théorique grimpe jusqu'à 60 000 € pour les cas les plus graves. Les préfets détiennent par ailleurs le pouvoir d'émettre des arrêtés spécifiques pour renforcer cette interdiction dans les secteurs urbains les plus touchés.

Que faire si votre voisin persiste à nourrir les pigeons ?

Privilégier d'abord le dialogue

Avant toute démarche officielle, mieux vaut commencer par discuter. En effet, beaucoup de personnes ignorent simplement que cette pratique est interdite ou sous-estiment ses conséquences.

👉 La solution ? Expliquez calmement à votre voisin les risques sanitaires et les nuisances que cela engendre pour le voisinage.

Pensez à mentionner les dégradations que vous constatez : accumulation de fientes, dégâts sur les bâtiments, prolifération des volatiles. Cette approche amiable suffit souvent à résoudre le problème sans créer de tensions. Si votre voisin se montre réceptif, laissez-lui le temps de changer ses habitudes avant d'envisager d'autres options.

Constituer un dossier solide

Si le dialogue échoue et que la situation perdure, vous devez rassembler des preuves tangibles :

👉 Photographiez ou filmez votre voisin en train de disperser de la nourriture aux pigeons. Datez et horodatez ces documents pour établir le caractère répété de l'infraction.

👉 Documentez également les nuisances concrètes : amas de fientes sur les balcons ou les trottoirs, regroupements anormaux de pigeons, salissures sur les façades. Notez systématiquement les jours et heures où vous observez cette pratique.

Ces éléments renforceront considérablement votre signalement auprès des autorités.

Alerter les autorités compétentes

Lorsque votre voisin refuse de modifier son comportement malgré vos demandes, contactez la mairie, la police municipale ou la préfecture. Ces organismes ont la responsabilité de faire appliquer les règlements sanitaires sur leur territoire.

Certaines municipalités disposent même de services dédiés à ce type de problématique. Dans ce cas, ils envoient des agents constater les faits sur place. Transmettez-leur l'intégralité des preuves recueillies : photographies, vidéos, témoignages écrits d'autres voisins. Cette documentation renforce votre démarche et accélère le traitement de votre signalement.

Dans certains cas, l'administration adresse une mise en demeure au contrevenant, c'est-à-dire un courrier officiel lui rappelant les sanctions encourues et l'enjoignant de cesser immédiatement.

Envisager une action en justice en dernier recours

Si malgré les avertissements officiels, votre voisin continue de nourrir les pigeons, vous gardez la possibilité de porter plainte ou de solliciter une intervention judiciaire.

👉 Selon la gravité des nuisances et les dommages constatés, les sanctions financières grimpent rapidement, le plafond théorique atteignant 60 000 €.

Une action en justice pour trouble de voisinage reste envisageable. Cette procédure vise à obtenir une interdiction formelle assortie de sanctions financières. Elle constitue néanmoins la solution de dernier recours, à réserver aux situations vraiment bloquées où toutes les autres démarches ont échoué.

À retenir

• Nourrir les pigeons constitue une infraction passible d'une amende pouvant théoriquement atteindre 60 000 €, en raison des risques sanitaires (psittacose, salmonellose, histoplasmose) et des dégradations urbaines que cela entraîne.
• Le dialogue précède l'escalade : avant de signaler votre voisin aux autorités, tentez d'abord une discussion amiable en expliquant les dangers et nuisances, puis constituez un dossier de preuves (photos, vidéos, dates) si la situation persiste.
• Les recours légaux s'échelonnent progressivement : signalement à la mairie ou la police municipale, mise en demeure officielle, puis en dernier ressort action en justice pour trouble de voisinage avec sanctions financières et interdiction formelle.

À votre tour...

Et vous, vous avez déjà eu un problème avec un voisin qui nourrissait les pigeons ? Dites-nous en commentaire comment vous avez géré la situation. On a hâte de vous lire !

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