Le Jour Où J’ai Arrêté De Dire « dépêche-toi ».

Par , le 15 Juillet 2021

Le Jour Où J’ai Arrêté De Dire « dépêche-toi ».

Quand vous menez une vie bien remplie, chaque minute compte.

C’est comme si vous passiez votre temps à vérifier votre to-do list, que vous scanniez en permanence un écran de contrôle ou que vous étiez toujours sur le point de partir pour votre prochain rendez-vous.

Et peu importe comment on organise notre temps et notre attention, peu importe combien de tâches on tente d'accomplir simultanément, on finit toujours par avoir l'impression qu'il n'y a pas assez d'heures dans une journée pour arriver à tout faire.

Prendre le temps de vivre doucement

Ça, ce fut ma vie pendant deux années frénétiques. Mes pensées et mes actions étaient contrôlées par des notifications électroniques, des sonneries de téléphones et des agendas archi bondés.

Et bien qu’une petite voix intérieure veuille toujours être à l’heure à chaque activité planifiée dans mon emploi du temps surbooké, j’étais toujours en retard !

Vous voyez, il y a six ans j’ai eu la chance de mettre au monde un enfant insouciant, décontracté et qui prend son temps pour sentir les fleurs.

Quand j’étais sur le point de partir, elle prenait tout son temps pour choisir son plus joli petit sac et sa couronne pailletée.

Quand je devais me rendre à un rendez-vous en moins de 5 min, elle insistait pour installer son animal en peluche dans le siège de voiture.

Quand on devait prendre un déjeuner sur le pouce, elle s’arrêtait pour parler à une vieille dame qui ressemblait à sa grand-mère.

Quand j’avais 30 min pour faire un jogging, elle demandait que j’arrête la poussette pour caresser tous les chiens qu'elle croisait.

Quand le programme de la journée commençait à 6 h 00 du matin, elle insistait pour casser les œufs et les mélanger tout doucement pour le petit déjeuner.

Petite fille qui prépare oeuf doucement Source : handsfreemama

Mon enfant insouciant était un cadeau pour moi qui ne pensait qu’à venir à bout de ma liste de tâches quotidiennes, mais je ne le voyais pas. Quand vous avez une vie bien remplie, vous voyez les choses uniquement à travers un tunnel.

La seule perspective que vous ayez, c’est le prochain point sur votre liste de choses à faire. Et tout ce qui ne figure pas sur votre liste est une perte de temps.

« Dépêche-toi, on va être en retard. »

Chaque fois que mon enfant me faisait dévier de mon planning, je me disais : « nous n’avons pas le temps de faire ça ». Par conséquent les deux mots que je disais le plus au petit amour de ma vie, c’était : « dépêche-toi ».

Mes phrases commençaient par ces deux mots :

« Dépêche-toi, on va être en retard.»

Mes phrases se terminaient par ces deux mots :

« On va tout rater si tu ne te dépêches pas. »

Je commençais mes journées avec ces deux mots :

« Dépêche-toi de prendre ton petit-déjeuner. Dépêche-toi de t’habiller ».

Je terminais mes journées avec ces deux mots :

« Dépêche-toi de te laver les dents et d’aller te coucher ».

Et bien que les mots « dépêche-toi » aient si peu d’efficacité pour accélérer le rythme d'un enfant, je les répétais sans cesse malgré tout. Peut-être même plus souvent que les mots « je t’aime ».

La vérité fait mal mais la vérité guérit et surtout elle me rapproche de la maman que je veux être pour mes enfants.

Un jour fatidique, les choses ont changé. Nous avions décidé ma fille aînée et moi d’aller au parc. Nous sortions de la voiture et ma grande fille a dit a sa petite sœur : « tu es si lente ! » et elle a croisé les bras et a laissé échapper un soupir. Je me suis vue et ça m’a retourné les tripes.

Faire la promesse de ralentir

J’étais un tyran qui bousculait et faisait pression sur un petit enfant pour qu’il se dépêche alors que cet enfant aspirait simplement à profiter de la vie.

J’ai ouvert les yeux. Et j’ai vu clairement les dégâts que mon existence précipitée avait causés sur mes deux enfants.

Alors que ma voix tremblait, j’ai plongé mes yeux dans ceux de mes enfants et j’ai dit : « je suis tellement désolée de vous avoir demandé de vous dépêcher en permanence. J'adore que vous preniez votre temps et j'aimerais être davantage comme vous ».

Mes deux filles avaient l’air aussi surpris l’une que l’autre de la reconnaissance de ma culpabilité. Mais j’ai vu de façon indubitable dans le visage de ma fille cadette une expression d’acceptation et d’approbation.

« Je promets d’être plus patiente à partir de maintenant » ai-je dit en serrant mon enfant aux cheveux bouclés qui rayonnait de bonheur après la récente promesse de sa mère.

Bannir de mon vocabulaire l’expression « dépêchez-vous » a été assez facile. En revanche, ça n’a pas été si facile d’acquérir la patience de laisser mon enfant prendre son temps.

Ma lanceuse d'alerte

Petite fille qui s'amuse tranquillement Source : handsfreemama

Pour commencer, je lui ai donné un peu plus de temps pour se préparer lorsque nous devions aller quelque part. Mais parfois, cela ne suffisait pas et nous étions quand même en retard. C'est à ce moment-là que je me suis promis que je ne serai en retard que pendant quelques années, tant qu’elle serait petite.

Quand ma fille et moi faisions une promenade ou allions dans les magasins, c’est elle qui fixait le rythme. Et quand elle s'arrêtait pour observer quelque chose, j’évacuais simplement mon agenda de ma tête et je l’observais.

J'ai alors pu être le témoin d’expressions sur son visage que je n’avais jamais vues auparavant. J’étudiais les fossettes sur ses mains et les plis de ses yeux quand elle souriait. Je voyais comment les autres personnes réagissaient quand elle s'arrêtait et prenait le temps de leur parler.

Je voyais aussi la façon dont elle repérait les coccinelles et les jolies fleurs. Elle a été ma « lanceuse d’alerte » et j’ai vite compris que les lanceurs d’alerte sont des cadeaux rares et précieux. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte qu’elle était un don pour mon âme frénétique.

Se concentrer sur ce qui compte vraiment

Voilà trois ans que j’ai fait cette promesse de ralentir mon rythme de vie. En même temps j’ai commencé un voyage nouveau en lâchant prise sur les choses futiles du quotidien et en me concentrant sur ce qui compte vraiment. En vivant de manière plus lente mais plus intense.

Ma plus jeune fille me rappelle constamment pourquoi je dois continuer à essayer d'avancer dans cette voie. En fait, l’autre jour, elle me l’a rappelé une fois encore.

Toutes les deux, nous faisions une balade à vélo pendant les vacances. Nous nous sommes arrêtées pour manger une glace. Après avoir acheté la glace, elle s’est assise à une table de pique-nique en admirant la pyramide de glace qu’elle tenait dans la main.

« Aujourd’hui, j’ai choisi de vivre l'instant présent »

Soudain un voile d’inquiétude est passé dans son regard et elle m'a demandé :

« Maman, est-ce qu’il faut que je me dépêche ? »

J’en aurais pleuré. Peut-être que les cicatrices laissées par une vie pressée ne disparaîtront jamais complètement, ai-je tristement pensé.

Alors que mon enfant me regardait en attendant de savoir si elle pouvait prendre son temps, j’ai su que je devais faire un choix. Je pouvais rester plantée là à me mortifier à cause du nombre de fois où j’ai mis la pression sur mes enfants pour qu’ils se dépêchent. Ou je pouvais être heureuse du fait que, aujourd’hui, je faisais les choses différemment.

Aujourd’hui, j’ai choisi de vivre l'instant présent.

Pas besoin de se presser en mangeant une glace Source : handsfreemama

« Tu n’es pas obligé de te dépêcher. Tu peux prendre tout ton temps » lui ai-je répondu doucement. Son visage s'est instantanément éclairé et ses épaules se sont relâchées.

Et nous nous sommes donc assises côte à côte pour parler de choses dont les enfants de 6 ans qui jouent de l'ukulélé parlent. Il y a même des moments où nous sommes restées assises en silence en nous souriant, en admirant le spectacle autour de nous et en appréciant les sons autour de nous.

Je pensais que ma fille allait dévorer entièrement sa glace mais à la dernière bouchée, elle m’a tendu la cuillère pleine de glace : « je t’ai réservé la dernière bouchée pour toi maman » m’a-t-elle dit fièrement.

J’ai laissé son cadeau glacé étancher ma soif et j’ai réalisé que je venais de conclure un contrat pour la vie.

J’ai donné à mon enfant un peu de temps et en retour, elle m’a donné sa dernière bouchée de glace, me rappelant que les choses ont une saveur plus douce et que l’amour se développe plus facilement lorsqu’on arrête de se dépêcher dans la vie.

enfant qui sent une fleur Source : handsfreemama

Que ce soit pour :

- manger une glace

- cueillir une fleur

- boucler une ceinture de sécurité

- casser un œuf

- ramasser des coquillages

- observer des coccinelles

- déambuler sur le trottoir

Je ne dirai plus jamais : « nous n’avons pas le temps » parce qu'en fin de compte, c'est comme si on disait « nous n’avons pas le temps de vivre ».

Faire des pauses pour apprécier les joies simples de la vie quotidienne est la seule façon de vivre vraiment.

Et croyez-moi, j'ai appris cette leçon de l'experte mondiale dans le domaine du profiter-pleinement-de-la-vie !

Article original paru sur Hands Free Mama.

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